Radio ACLO, la voix des indiens des Andes boliviennes!
Il est tellement rare de rencontrer un organisme qui prenne fait et cause pour les indigènes de quelques pays que ce soit, que quand on en trouve un qui se bat depuis plus de 40 ans, on pose son sac et on observe. C'est ce que j'ai fait à Sucre, la capitale constitutionnelle de la Bolivie, la ville blanche. C'est en écoutant "Là-bas si j'y suis", l'excelente émission de Daniel Mermet que j'avais entendu parler de cette radio. De passage à Sucre, je me suis présenté aux bureaux de Radio ACLO, ou j'ai été très bien reçu par Grover Alejandro Pillco, le directeur de la radio. ACLO n'est pas qu'une radio, ACLO est plus qu'une radio. ACLO édite et diffuse une revue mensuelle "En marcha" (en marche), un bulletin d'information, des livres et tout ce qui est nécessaire au développement des indiens du sud de la Bolivie. Des ateliers sont organisés pour tout ce qui touche la vie de tous les jours, agriculture, couture, lecture,informatique, économie
afin d'aider les indigènes, qui sont en majorité des cultivateurs, à améliorer leurs conditions de vie. Cela passe par la prise de conscience politique et l'importance du vote. Aujourd'hui, la Bolivie est dans une phase de démocratie grâce à l'action du Président Juan Evo Morales Ayma et son vice-président Alvaro Marcelo Garcia Linera et le travail d'ACLO s'en trouve d'autant soulagé que l'actuel Président, indien Aymara, est un ancien "Cocaleros" (récoltant de feuille de coca) et leader syndical. Mais tel n'a pas toujours été le cas et ACLO, depuis 40 ans, a du bien souvent se battre pour sa simple survie face à la dictature. Lors de ma visite, j'ai apprécié la disponibilté des gens envers les plus démunis: une heure par jour, la radio sert à transmettre les messages personnels souvent afin de rassurer les proches. Ici, le personnel est bilingue Espagnol et Quechua qui est la seule langue parlée par la majorité des indigènes. Merci et longue vie à Radio ACLO pour ce travail au service des plus humbles.